Гийом Аполлинер

Votre âme est un parfum subtil dans une armoire,

Votre âme est un baiser que je n'aurai jamais,

Votre âme est un lac bleu que nul autan ne moire;

Votre âme est une enfant que je voudrais bercer

En mes bras trop humains pour porter ce fantôme,

Ce fantôme d'enfant qui pourrait me lasser,

Et je veux vous conter comme un bon Chrysostome

La beauté de votre âme aperçue à demi

Autant qu'on peut voir une monade, un atome.

Votre âme est dans la paix comme cloître endormi.

Des larrons useront de plus d'un stratagème

Pour ouvrir le portail qui forclot l'ennemi.

Три лилии, лилии три на могиле моей без креста.

Три лилии, чью позолоту холодные ветры сдувают,

И чёрное небо, пролившись дождём, их порой омывает,

И словно у скипетров грозных, торжественна их красота.

Растёт из раны одна, и как только закат запылает,

Окровавленной кажется скорбная лилия та.

Три лилии, лилии три на могиле моей без креста.

Три лилии, чью позолоту холодные ветры сдувают.

Другая из сердца растёт моего, что так сильно страдает

На ложе червивом; а третья корнями мне рот разрывает.

Они на могиле моей одиноко растут, и пуста

Вокруг них земля, и, как жизнь моя, проклята их красота.

Три лилии, лилии три на могиле моей без креста...

Mon beau tzigane mon amant

Écoute les cloches qui sonnent

Nous nous aimions éperdument

Croyant n’être vus de personne

Mais nous étions bien mal cachés

Toutes les cloches à la ronde

Nous ont vus du haut des clochers

Et le disent à tout le monde

Легчайшей тенью вы слетаете опять

И словно нехотя пытаетесь играть

Ноктюрн или романс, в котором сердце тонет, ―

Да так, что гаснет звук, лишь палец клавиш тронет,

А пианино вслед, как плакальщица, стонет.

Je passais au bord de la Seine

Un livre ancien sous le bras

Le fleuve est pareil à ma peine

Il s'écoule et ne tarit pas

Quand donc finira la semaine

Belles journées, souris du temps,

Vous rongez peu à peu ma vie.

Dieu! Je vais avoir vingt-huit ans,

Et mal vécus, à mon envie.

Souriront quand je passerai

Je ne saurai plus où me mettre

Tu seras loin Je pleurerai

J’en mourrai peut-être

Comme un éléphant son ivoire,

J’ai en bouche un bien précieux.

Pourpre mort!... J’achète ma gloire

Au prix des mots mélodieux.

Tu t’acharnes sur la beauté.

Et quelles femmes ont été

Victimes de ta cruauté!

Ève, Euridice, Cléopâtre;

J’en connais encor trois ou quatre.