Гийом Аполлинер

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule

Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent

L’angoisse de l’amour te serre le gosier

Comme si tu ne devais jamais plus être aimé

Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère

Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière

Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille

Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie

C’est un tableau pendu dans un sombre musée

Et quelquefois tu vas le regarder de près

Всем ручейкам молочным Ханаана

О Млечный путь ты светозарный брат

Ты курс нам указуешь постоянно

К туманностям куда сквозь звездопад

Летят тела возлюбленных слиянно

Существованьем правит рок слепой

И подчиняясь музыке небесной

Которая звучит сама собой

Всю нашу жизнь танцуем мы над бездной

По воле бесов властных над судьбой

Les masques sont silencieux

Et la musique est si lointaine

Qu'elle semble venir des cieux

Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine

Et mon mal est délicieux

Les brebis s'en vont dans la neige

Flocons de laine et ceux d'argent

Des soldats passent et que n'ai-je

Un cœur à moi ce cœur changeant

Changeant et puis encor que sais-je

Sais-je où s'en iront tes cheveux

Crépus comme mer qui moutonne

Sais-je où s'en iront tes cheveux

Et tes mains feuilles de l'automne

Que jonchent aussi nos aveux

Вновь часов и недель повторяется смена

Не вернётся любовь

Лишь одно неизменно

Под мостом Мирабо тихо катится Сена

Sur la côte du Texas

Entre Mobile et Galveston il y a

Un grand jardin tout plein de roses

Il contient aussi une villa

Qui est une grande rose

Une femme se promène souvent

Dans le jardin toute seule

Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls

Nous nous regardons

Comme cette femme est mennonite

Ses rosiers et ses vêtements n'ont pas de boutons

Il en manque deux à mon veston

La dame et moi suivons presque le même rite

Le pré est vénéneux mais joli en automne

Les vaches y paissant

Lentement s’empoisonnent

Le colchique couleur de cerne et de lilas

Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là

Violâtres comme leur cerne et comme cet automne

Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l'onde si lasse

A la fin les mensonges ne me font plus peur

C'est la lune qui cuit comme un œuf sur le plat

Ce collier de gouttes d'eau va parer la noyée

Voici mon bouquet de fleurs de la Passion

Qui offrent tendrement deux couronnes d'épines

Les rues sont mouillées de la pluie de naguère

Des anges diligents travaillent pour moi à la maison

La lune et la tristesse disparaîtront pendant

Toute la sainte journée

Toute la sainte journée j'ai marché en chantant

Une dame penchée à sa fenêtre m'a regardé longtemps

M'éloigner en chantant

... Ты в Париже. Совсем одинок ты в толпе и бредёшь, сам не зная куда.

Тут же, рядом с тобою, мычащих автобусов мчатся стада.

Горло сжала тоска тебе обручем острым своим,

Словно ты никогда уже больше не будешь любим.

Откуда эта грусть, Сирены, и печаль,

Когда ваш нежный плач плывет в ночную даль?

Я полон отзвуков, я схож с морскою тьмою,

О эхо, мой корабль, зовущийся Судьбою!