Гийом Аполлинер

Ah Dieu! que la guerre est jolie

Avec ses chants ses longs loisirs

Cette bague je l’ai polie

Le vent se mêle à vos soupirs

Adieu! voici le boute-selle

Il disparut dans un tournant

Et mourut là-bas tandis qu’elle

Riait au destin surprenant

Avec ses quatre dromadaires

Don Pedro d’Alfaroubeira

Courut le monde et l’admira.

Il fit ce que je voudrais faire

Si j’avais quatre dromadaires.

Et vous aurez alors des pensers ridicules.

— C'est en dix neuf cent un qu'un poète m'aima.

Seule je me souviens, moi, vieille qui spécule,

De sa laideur au taciturne qui m'aima.

Je suis laid, par hasard, à cette heure et vous, belle,

Vous attendez le ravisseur longtemps promis

Qui déploie comme un mirage du mont Gibel

Le bonheur d'être deux toujours et endormis.

Très humbles devant voue pleureront des Ricombres

Dormant l'anneau gemmal pour l'éternel baiser

Et des pauvres fameux pour vous vendraient leur ombre

Puis, loin de vous, pensifs, mourraient d'un cœur brisé…

Le soleil au déclin empourprait la montagne

Et notre amour saignait comme les groseilliers

Puis étoilant ce pâle automne d'Allemagne

La nuit pleurant des lueurs mourait à nos pieds

Et notre amour ainsi se mêlait à la mort

Au loin près d'un feu chantaient des bohémiennes

Un train passait les yeux ouverts sur l'autre bord

Nous regardions longtemps les villes riveraines

Et tous ensemble

Dans cet hôtel

Savons la langue

Comme à Babel

Fermons nos Portes

À double tour

Chacun apporte

Son seul amour

Regret des yeux de la putain

Et belle comme une panthère

Amour vos baisers florentins

Avaient une saveur amère

Qui a rebuté nos destins

Ses regards laissaient une traîne

D'étoiles dans les soirs tremblants

Dans ses yeux nageaient les sirènes

Et nos baisers mordus sanglants

Faisaient pleurer nos fées marraines

Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs

Les fruits tombant sans qu'on les cueille

Le vent et la forêt qui pleurent

Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

J'ai eu le courage de regarder en arrière

Les cadavres de mes jours

Marquent ma route et je les pleure

Les uns pourrissent dans les églises italiennes

Ou bien dans de petits bois de citronniers

Qui fleurissent et fructifient

En même temps et en toute saison

D'autres jours ont pleuré avant de mourir dans des tavernes

Où d'ardents bouquets rouaient

Aux yeux d'une mulâtresse qui inventait la poésie

Et les roses de l'électricité s'ouvrent encore

Dans le jardin de ma mémoire

Et moi j'ai le cœur aussi gros

Qu'un cul de dame damascène

O mon amour je t'aimais trop

Et maintenant j'ai trop de peine

Les sept épées hors du fourreau

Кто знает, что ждёт нас? Кто знает, что будет?

И сильный будет, и подлый будет.

И смерть придёт, и на смерть осудит...